Qu’est ce qu’on mange au Kenya?

Très important pour nous en général, et encore plus quand on pédale toute la journée : QU’EST CE QU’ON MANGE ? On adore découvrir les spécialités locales … Certes, la cuisine Kenyane a surtout pour but de rassasier au moindre coût, mais on trouve quand même de quoi réjouir nos papilles.

Commençons par le petit dej. Les Kenyans commencent généralement la journée par un Chai = thé, accompagné d’un Mandazi (Ndazi pour les intimes) ou d’un Chapati. Le thé est en fait infusé dans du lait (et non de l’eau), parfois sucré avant d’être servi, et agrémenté d’épices quand il s’agit d’un Chai Massala (cardamome par exemple). On essayait de lutter tous les matins pour obtenir un « black tea » = sans lait, mais ça échouait une fois sur 3. Les mandazis sont des petits beignets peu sucrés, dont la qualité varie : ils peuvent s’avérer aussi crousti-moelleux /brioché/parfumé qu’un loulou beignet sur la plage de palavas les flots (le nutella en moins) ou rance et sec et vous rendre malade toute la matinée. Les chapatis sont des crêpes (inspiré directement des galettes indiennes), assez grasses également, qui avec un peu de sucre à l’intérieur vous donnent une bonne « crêpe au suc » en plus épais. Bon, nous on aime bien les deux, donc tous les matins, c’est 1 mandazi et 1 chapati chacun ! Avec ça, on peu démarrer .

Petit dej classique : Mandazi na chaï.
Petit dej classique : Mandazi na chaï.
Vous avez de la pât', vous avez du suc...
Vous avez de la pât’, vous avez du suc…
...et voilà une bonne crêpe au suc'
…et voilà une bonne crêpe au suc’

En général pour le pique-nique à midi, c’est pain de mie/margarine/tomate ou avocat ou concombre, un peu de fromage quand on en trouve, ou un morceau de saucisse bizarre (appelée NYAMA BITE). Les Kenyans n’ont pas la culture du pique-nique! Difficile de varier les plaisirs

Nyama Bite... mot à mot "Morceau de viande" (à mi chemin entre la mortadelle et la Knacki)
Nyama Bite… mot à mot “Bouchée de viande” (à mi chemin entre la mortadelle et la Knacki)

On finit par des fruits (bananes, mangues, ananas, pastèque) et des petits gâteaux. Je tiens à préciser que oui, il est arrivé à Jean de transporter une pastèque sur son vélo (on avait pris la plus petite possible mais bon quand même) et que oui, on l’a terminée en une fois, tous les deux (mais on avait très soif). On n’a pas de mal en effet à s’approvisionner en fruits et légumes car le Kenya regorge de marchés et vendeuses ambulantes à tous les coins de rue. Les fruits sont particulièrement excellents.

Marché aux fruit
Marché aux fruit
Marché au fruits
Marché au fruits

Cela nous a permis de goûter pour la première fois au « tree tomatoe », littéralement « tomate d’arbre ». (nous ne connaissons pas la traduction en français) Une chair assez sucrée et goûteuse mais une peau très amère !

Tree tomatoe
Tree tomatoe

Le soir, ou les midis où on est en ville sans pédaler, on s’amuse à explorer les menus des restaurants (appelés ici « hotels », même si on ne peut pas y dormir).

Le plat national (ou plutôt l’accompagnement national) est l’UGALI. On y a droit pratiquement tous les jours. On l’a déjà décrite dans quelques articles précédents, mais pour rappel, il s’agit d’une pâte constituée de farine de maïs et/ou de manioc. C’est assez compact, ressemble un peu à la polenta, mais n’a pas de goût. Le jeu est de faire un morceau d’ugali, faire une boule dans le creux de la main droite (jamais la gauche!) et faire un creux dans la boule pour qu’elle serve de cuillère. On peut ainsi attraper la sauce de la viande ou du poisson ou des légumes qui accompagne l’ugali. Et oui, ici, pas de couverts en général, on mange avec les doigts ! Tous les petits hôtels ont des points d’eau pour que les gens puissent se laver les mains avant et après le repas, et parfois, on vous apporte même bassine/savon et carafe d’eau à votre table.

L’ugali accompagne donc toute sorte de plats : les « nyama stew » (=ragoûts de viande), nyama choma (viande grillée/barbecue), « fish stew » (= ragoûts de poissons) etc…

C'était un poisson Tilapia du lac Victoria !
C’était un poisson Tilapia du lac Victoria !
Nyama choma na Ugali (viande grillée ave Ugali)
Nyama choma na Ugali (viande grillée ave Ugali)

Nous essayons quand même d’ajouter un peu de vert à notre assiette, et en général, le sukuma wiki fait bien l’affaire. Il s’agit d’un plat d’épinards sautés et bien assaisonnés. Très peu coûteux, on le trouve partout. Le nom de plat signifie apparemment « tenir la semaine » car il est tellement peu cher qu’il permet de nourrir la famille toute la semaine.

Ragoût de viande avec Sukuma
Ragoût de viande avec Sukuma

Contrairement à l’Ugali, ces plats de viandes /poisson/légumes sont en général très goûteux, bien assaisonnés… les Kenyans utilisent pas mal d’épices et d’herbes fraîches comme la coriandre, et on sent bien l’influence indienne dans leur cuisine.

On retrouve l’influence indienne dans ce qui peut parfois remplacer l’Ugali, à savoir le riz ou les chapatis (les mêmes que ceux du petit déjeuner, peuvent très bien accompagner un ragoût).

Il existe aussi des plats complets à base de riz appelés « Pilau ». Une sorte de riz sauté, également très bien assaisonnés, avec parfois quelques morceaux de viandes.

Pilau
Pilau

On trouve aussi des currys, notamment dans les restaurants indiens, nombreux au Kenya !

Curry raffiné chez un indien chic d'Eldoret
Curry raffiné chez un indien chic d’Eldoret

Les Ghiteris sont quant à eux des mélanges de haricots/graines/maïs, qui eux aussi peuvent être servis avec de la viande dans les versions les plus chères. On a remarqué que c’est le plat qui est servi aux écoliers. Sans doute peu cher, et très rassasiant:)

Revenons maintenant au Nyama Choma, à savoir le plat de viande grillée ou barbecue. Celui-ci se sert souvent dans les « Butcheries » : des lieux où on peut à la fois acheter sa viande pour la cuisiner chez soi, ou pour la consommer sur place. La bête est en général suspendue à l’entrée à un crochet… la viande est rarement tendre, mais c’est marrant de manger dans une boucherie ! On trouve aussi de la viande en ragout

Dans une "Butchery"
Dans une “Butchery”

Comment est ce qu’on cuisine au Kenya? Premièrement, toujours au feu de bois ou au charbon, même dans les hôtels de centre ville. Ci-dessous une photo du cuisinier en train de préparer son ugali de bon matin. Hôtel avec Wifi mais cuisinière au bois !

Aligot?
Aligot?
Non, Ugali !
Non, Ugali !

Deuxièmement, avec beaucoup d’huile ou de margarine (appelé “FAT”) ici. On vend l’huile par bidon/seaux de 5/10L… ces bidons jaunes se retrouvent ensuite en grand nombre dans la rue, car ils sont réutilisés pour transporter/stocker de l’eau.

Le rayon GRAS...
Le rayon GRAS…
...embarras du choix!
…embarras du choix!

Et qu’est ce qu’on boit avec tout ça ? Des jus de fruit bien sûr, frais de préférence… le jus de fruit de la passion est le préféré des Kenyans.

De la bière aussi ! La Tusker est la plus répandue, on aime bien la White caps aussi… mais elles ont du mal à rivaliser avec nos meilleurs bières, et surtout, gros problème pour nous, les Kenyans ont appris à aimer leur bière chaude (sacrilège). En effet, la plupart des gens/bars/échoppes n’ont pas de frigidaires donc c’est bien plus pratique. On essaie tant bien que mal de trouver des « colds beers » = bières fraîches (on choisit nos bars comme ça), ou parfois, tant pis, on les boit à la Kenyane (il paraît qu’en Tanzanie c’est encore plus compliqué de trouver des bières fraiches donc il faut qu’on s’habitue).

Bières Kenyanes : Tusker et White Caps
Bières Kenyanes : Tusker et White Caps

J’ai déjà parlé du thé, il faut savoir que les Kenyans consomment très peu de café, ou alors un peu de Nescafé noyé dans un mug d’eau chaude (nouveau sacrilège). Encore un pays, connu pour sa production de café/thé de qualité, mais dont tout le meilleur est exporté…

Nous sommes maintenant curieux de découvrir la cuisine Tanzanienne… qui devrait comporter des similitudes avec sa voisine Kenyane. En tous cas, l’ugali sera toujours là, on est rassurés.

Amandine Written by:

De la garrigue et de l'accent qui chante au petit studio bellevillois, Des pas de samba aux affiches 4 par 3, Amandine sera la respo communication, la pharmacienne avisée. Lui revient également le choix des biscuits!

7 Comments

  1. Michel
    23 February 2016

    thank you for the description of food. La découverte de nouvelles saveurs fait toujours partie du voyage, …. du moment que l’abdomen le prend bien. Tree tomatoe ou tomate d’arbre, tomate poussant dans un arbre, est un tamarillo, originaire de la cordillère des Andes poussant dans les régions chaudes , appelé prune du Japon en Afrique francophone.
    Et bravo pour ces reportages de lieux, de personnes, de contrées, de saveurs : nous voyageons avec vous .

  2. Taeetii
    24 February 2016

    J’espère que vos collègues “intestins” s’habituent bien aux épices….
    En tous cas, les photos des assiettes sont alléchantes .
    Merci Nanou pour cette description détaillée

  3. quiniou
    25 February 2016

    STOOOOOOP j ai plus faim……..indigestion………
    pourquoi ya que Jean qui mange!.?
    Bravo à amandine pour cette rubrique cul

  4. 26 February 2016

    inaire (je finis le message de ma copine) sinon c’était cu…rieux hi hi

    moi j’aime bien l’idée de tomber sur un beignet crousti-moelleux /brioché/parfumé ou alors un beignet rance et sec qui vous rend malade toute la matinée!!
    La vie, quelle loterie…

  5. Murielle
    29 February 2016

    tomato del arbol ; effectivement en Equateur on se régalait avec les jus de ce petit fruit ! très intéressante cette revue culinaire ; à part les pique
    niques du midi tout fait envie !

  6. mothais marcelle
    29 February 2016

    ma premiere réacton elle mange pas amandine?
    Sinon j’aime bien les compositions des plats genre patées légumes viandes de couleurs variées
    et les matchés de fruits!

  7. Anne
    17 March 2016

    “Quiniou”, tu devrais changer de boulot : chroniqueuse, ça t’irait bien… !

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