Bibliographie

Nous vous proposerons dans cette bibliographie des livres, des vidéos, des articles, etc…. que nous avons aimé. Elle a vocation à s’enrichir tout au long du voyage. A consommer sans modération, pour ceux que le blog ne rassasie pas complètement.

 

Kililana Song, Première et seconde parties, de Benjamin Flao aux éditions Futuropolis. Superbes BD avec un dessin aux traits fin et suggestifs. L’apprentissage de Naïm, 11 ans, permet de brosser une société kenyane entre tradition et modernité, culture ancestrale et mondialisation.

Kililana song

 

Courir avec les Kenyans, de Adharanand Finn, aux éditions JC Lattès. Belle expérience d’un journaliste anglais parti avec sa famille pour vivre 6 mois au rythme de l’élite mondiale du marathon, sur les hauts plateaux bordant la vallée du Rift. Son livre est une précieuse enquête sociologique.

Courir avec les K

 

Africa Trek, de Alexandre et Sonia Poussin, paru en poche (en 2 tomes). Projet pharaonique de traversée de l’Afrique à pied, sur 3 ans et 14 000 km. Du Cap de Bonne-Espérance (Afrique du Sud) au lac de Tibériade (Israël), revivez une aventure à la mesure de l’humanité rencontrée tout au long de ce parcours sur les traces des premiers hommes.

9782266159654

 

Sur les ailes du dragons, Lieve Joris, paru chez Actes Sud.Ce livre, à la lecture facile et directe, suit l’auteure dans ses rencontres d’Africains émigrés en Afrique, d’Africains émigrés en Chine ou de Chinois émigrés en Afrique. Elle pérégrine également avec des femmes et des hommes en transit entre ces mondes, entre ces cultures.

Collectionneurs d’art, business women ou men, vendeurs de textile, de meubles, de gadgets. Migrants économiques, politiques, besoin d’ailleurs. Tout ces liens se tissent dans ce livre au fil des rencontres de Lieve Joris. Elle décode les trajectoires de vie, souvent parallèles, qui parfois s’entrechoquent. La mondialisation par le bas, selon Li Zhigang.

Plus vivant qu’un cours, plus humain que la géopolitique, c’est une plongée dans la micro-géographie, la micro-économie et la micro-histoire. Et sûrement, une opportunité pour nous, Européens, de renouveler notre regard et sur l’Afrique, et sur la Chine.

sur les ailes du dragons

 

 

Décoloniser l’esprit, de Ngugi Wa Thiong’o, paru chez La Fabrique Editions. Ngugi Wa Thiong’o est un pilier de la littérature kényane de la seconde moitié du XX° siècle. Dans cet essai, il retrace sa maturation du fait et de l’héritage colonial du Kenya.

Lui-même dans sa jeunesse « piégé dans la langue du colonisateur » – ici l’anglais – y compris pour penser les déceptions des indépendances africaines, il raconte l’effort nécessaire des intellectuels pour mettre sur pied un véritable Roman et Théâtre africains. Et cela passe pas une « décolonisation » de la langue, des mécanismes intellectuels appris sur les bancs du système éducatif mis en place par le colonisateur, promus par les maisons d’éditions et les cercles intellectuels, y compris africains post-coloniaux.

Toute cette réflexion est pourtant issue d’une question simple, que Ngugi Wa Thiong’o se posa alors : « pour qui je souhaite écrire ? ». D’inspiration Trotskyste-Leniniste, Ngugi Wa Thiong’o veut embrasser la culture populaire, celles des paysans et des ouvriers, précisément ceux qui privilégient la culture orale à la culture écrite. Il le paya d’un an passé en prison. Mais implacablement, il a fait de sa langue natale, le kikuyu, un outil de lutte pour amorcer la seconde décolonisation.

décoloniser l'esprit

 

Les 9 leçons du guerrier Masaaï, de Xavier Péron aux éditions Jouvence. Cette autobiographie est une composition de morceaux choisis pour illustrer les principes de vie appris par Xavier Péron lors de ses différents séjours chez les maasaï. Des plaines ensoleillées du Kenya au littoral balayé par le vent de Bretagne, de la butte de Montmartre aux enclaves serbes du Kosovo, Xavier Péron indique les principes qui ont guidé sa vie et chacune de ses grandes décisions.

Un livre qui a pour mérite d’enseigner que tout un chacun peut accéder à la sagesse maasaï (ou autre) dans n’importe quel environnement. La lecture est facile et rapide. Je regrette juste que l’amour inconditionnel que porte Xavier Péron à son maître à penser nous plonge trop directement dans le monde des bisounours.

maasai

 

 

Petite musique de chambre sur le mont Kenya de Vivienne de Watteville aux éditions Petite Bibliothèque Payot. Tout petit livre mais quel coup de maître ! Vivienne de Watteville part pour deux mois occuper un refuge dans les hautes altitudes du mont Kenya, entreprise pour le moins saugrenue en ces années 1930. Assistée de deux « boys » kenyans, elle se plaît tant à choisir ses parcours hors sentiers pour satisfaire un appétit insatiable de nature et de paysage que d’améliorer « son » refuge pour le rendre intime et douillet.

Dotée d’un sens de l’observation précis, d’un humour british tordant et d’un courage bien trempé, elle régalera les amateurs de montagne, les amoureux de la nature et les chercheurs d’aventure.

A dévorer sans attendre !

index

 

 

Paradis de Abdulzarak Gurnah aux éditions Le Serpent à Plumes, collection Motifs. Abdulzarak Gurnah est né à Zanzibar en 1948. Dans sa jeunesse, il a dû envier la grande époque de Zanzibar, ses sultans, son commerce. Paradis nous fait découvrir les épopées des caravanes arabes, ces marchands infatigables qui jalonnaient la côte est africaine jusqu’à loin à l’intérieur des terres dans la région des grands lacs. Nous la découvrons au travers des yeux d’un adolescent, Yusuf, que rien n’avait préparé à un destin de cette démesure. Il va suivre ces marchands, tantôt sédentarisés, tantôt affréteurs de caravanes. Une école de la vie où plusieurs choix s’offriront à lui. Mais une crise menace tout cet équilibre qui avait prévalu des siècles durant : l’arrivée de l’homme blanc avec sa puissance militaire et commerciale. Cette adolescence est bien calée sur ces quelques années où la domination change de main: un monde meurt mais quel sera le suivant ?

Paradis

 

 

 

La piste fauve de Joseph Kessel, aux éditions Gallimard, collection Folio. L’infatigable Joseph Kessel souhaite laisser trace de ses rencontres faites au Kenya, Ouganda, Ruanda et Tanzanie dans les années 1950 avec ce journal de bord. L’auteur multiplie les rencontres, très majoritairement (uniquement?) auprès d’européens venus s’installer sur place, parfois depuis plusieurs générations. Mais, malgré ce poste d’observation quelque peu biaisé, Joseph Kessel a heureusement cette finesse d’analyse pour faire évoluer sa considération de la culture et des traditions des tribus africaines que l’homme blanc est venu « déraciner » chez lui ! Mais c’est le prix à payer pour la « marche vers le progrès », inéluctablement. Kessel ne désapprouve pas. Grand observateur, mais n’espérez pas rencontrer chez lui l’avocat ou l’activiste.

Piste fauve

 

Terre somnambule de Mia Couto, aux éditions Albin Michel. Premier ouvrage de l’enfant mozambicain, qui lui valut une notoriété immédiate. Mudinga, l’enfant, et Tuahir, l’oncle, échouent dans un autobus calciné, témoin de la guerre civile qui a ravagé le pays et dont l’auteur reste traumatisée. Mudinga et Tuahir vont rester dans ce bus tout en voyageant loin, leur plus grand voyage en somme. A la manière d’un Romain Gary, Mia Couto va tisser deux histoires en parallèle, s’influençant l’une l’autre. Le lecteur est emporté dans l’imagerie africaine haute en couleur où vie, rêve et fantastique se télescopent.

Somnabule

 

 

L’accordeur de silence de Mia Couto, aux éditions Métailié. Retirés à Jesusalèm, un père, ses deux fils et le domestique construisent un monde isolé, retiré de toute civilisation aliénante. Le narrateur, le benjamin des enfants, n’a pas eu la chance de se souvenir de l’autre monde, comme son frère. Sa connaissance se borne à Jesusalèm, à la figure du père autoritaire et fou, aux souvenirs travestis par le temps de son frère. Il n’éprouve pas cette volonté de retourner de “l’Autre Côté”, ce monde que le père a souhaité fuir à jamais. Mais le monde semble rattraper Jésusalèm, la mort du Président, la fin de la guerre et, aussi, la venue d’une Portugaise va fissurer l’hybris d’une reconstruction d’un monde à soi.

Accordeur de silence