Entre les démarches administratives du visa mozambicain, la vague de chaleur dont souffre même les tanzaniens et la mer, nous nous apprêtons à passer près de deux semaines sans mettre nos fesses endurcies sur les selles de nos chers vélos.
A un détail près, l’entrée dans DAR-ES-SALAAM en vélo. Ville qui pèse aujourd’hui plus de 4 millions d’habitants (Paris = 2,1 millions intra-muros), avec l’une des croissances urbaines les plus dynamiques du monde. En 2000, la ville « n’était que » de 2 millions d’habitants….
Nous prenons des forces à BAGAMOYO avant d’affronter la capitale économique de TANZANIE. Cela consiste en :
- un lever de soleil pour voir les premières boutres partir pour ZANZIBAR ;
- un samedi après midi à la plage pour assister au défilé des touristes de DAR se montrer dans leurs plus belles tenues ;
- une pizza cuite dans un authentique four à pain par un Italien originaire de Cunéo (pour mémoire, notre première étape italienne lors de notre voyage de 2010 vers la Turquie). Nous sommes très joyeux de quitter le régime riz-haricots qui nous suit depuis le KENYA ! Et ce clin d’œil ne peut être qu’un signe d’encouragement !
Nous partons le dimanche 20 au matin, plein sud. La route est belle, calme et plate. Dans un premier temps ! Car plus nous avançons, plus la route fait des hauts et des bas et plus elle se remplie de véhicules. Dont une proportion vue nulle part ailleurs de voitures. Il y a des signes qui ne trompent pas, c’est bel et bien la capitale économique.
Soudain, au sommet d’une des bosses, nous voyons les tours pousser à l’horizon.
A vélo, on a le temps de se figurer le parcours, et inévitablement, sa fin. L’idée est sans cesse retravaillée, au fur et à mesure des changements, perçus ou interprétés, du paysage qui accompagne nos pensées. Cette représentation se sculpte, d’abord de manière grossière, puis plus finement. Elle se pare de détails qu’on a le temps de questionner, de supprimer ou d’améliorer. Un peu de féerique trahit la faiblesse de notre imagination : DAR-ES-SALAAM, on sent déjà le clou de girofle, la cannelle et la cardamone.
Et brutalement, sans prévenir, elle est là, devant nous. Elle dévoile ses pointes. DAR-ES-SALAAM se matérialise, elle prend corps. Très surprenant ces moments où le voyage semble s’accélérer.
Son cœur lui, est affaire d’immersion. En une semaine, peut-être en aurons-nous un premier goût.
Nous grillons quelques brochettes sur Coco Beach pour déjeuner. Agrémentées de patates douces et de manioc, nous n’en faisons qu’une bouchée ! Ce petit détour en valait la peine : il nous a écarté de la route principale, nous avons découvert les quartiers huppés des ambassades et des résidences diplomatiques, sur fond de murs blancs de 3 mètres de haut et de végétation luxuriante.
Enfin, la dernière anse se révèle, près du marché au poisson. Ça grouille dans une odeur caractéristique de poisson séchant au soleil et d’ordures non évacuées abandonnées au même sort.
Nous empruntons un couloir de bus dont nous apprendrons après qu’il représente pour beaucoup l’espoir d’une fluidification du trafic monstre de la ville. Livraison retardée depuis octobre dernier, les derniers essais doivent se tenir après ce week end de Pâques. Histoire de « se familiariser » avec ce nouvel objet urbain en « site propre » (i.e. : voie dédiée, à l’image d’un tram). Vu le comportement des conducteurs, ces deux voies « vides » depuis si longtemps mais utilisées par tous comme n’importe quelle autre rue, ça promet quelques sueurs froides…
Amandine a choisi le SAFARI INN pour loger cette semaine. En plein cœur du quartier indien. Et ce cœur bat fort ! Objectif de la semaine : obtenir nos visas pour le MOZAMBIQUE. Contrairement aux premières informations de l’ambassade de ce pays en France, aucun visa n’est accordé à la frontière. Demain lundi, ce sera notre préoccupation n°1.
PS : deux nouveaux ouvrages référencés dans la bibliographie du blog, dont une pépite !
pour un changement c est un changement
vous allez faire la course avec qui?
Envie de ramasser une poignée de sable blanc et de monter sur les bateaux des pêcheurs….
Croisons les doigts pour les visas
ha ha je sais déjà que vous aurez vos visas plus facilement que moi pour l’Algérie! Et ils coûtent combien??
j’aime bien le passage qui raconte comment on se prend à imaginer la destination finale (ou intermediaire!) pendant des jours…. et la rencontre finale avec ce lieu, souvent differente de ce a quoi on s’attendait!