Alors? ça commence par un D ? Je suis, je suis…
DODOMA bravo !
En plein cœur du territoire, au milieu de nulle part… on a du mal à trouver âme qui vive (et guest house) sur les routes qui y mènent. Une capitale créée de toutes pièce dans les années 80 par le président Nyerere. Tous les organes du gouvernement devaient être transférés ici. Mais ce fut un bel échec, seul le parlement s’y réunit encore. Le cœur économique et politique (y compris toutes les ambassades) est bien DAR ES SALAM, sur la côte.
Avec ses 411 000 habitants, Dodoma ressemble donc plutôt à une capitale régionale. Nous y avons fait néanmoins 2 jours de pause, après notre diagonale infernale, nous avions besoin de repos.
A voir ici, principalement des édifices religieux, et le bâtiment du parlement, le “bunge” (mais uniquement de l’extérieur et sans avoir le droit de prendre des photos).
Nous sommes accueillis tout d’abord à la cathédrale catholique par un père fort sympathique qui a missionné son second pour nous faire la visite. On passe par les coulisses (la sacristie) et on visite la cathédrale, seuls (celle ci étant ouverte juste pour notre visite). Le père prend le temps de s’entretenir avec nous dans son bureau, nous explique le sens des mosaïques intérieures de la cathédrale… et nous souhaite un bon voyage !
En sortant de la cathédrale, un peu plus loin, un cimetière des tanzaniens tombés pendant les 1ere et 2nde guerres mondiales.
Ici les gens sont pieux, on se promène et on passe devant une mosquée ismaëllienne (exclusivement fréquentée par la communauté indienne), une église anglicane, une cathédrale luthérienne… on pousse jusqu’à la mosquée « Kadafhi », et oui c’est bien le dictateur Lybien qui l’a financée.. Construite en 2010, celle ci est énorme, elle peut accueillir 4500 fidèles… mais ici aussi, photos interdites.
La vie quotidienne est plutôt nonchalante, une ambiance un peu « datée » se dégage des rues, des restaurants, des magasins… on a l’impression que rien n’a bougé depuis les années 80. On trouve un glacier tenu par des indiens (1ere glace trouvée dans le pays, on ne pouvait pas la laisser passer) : “la cave d’Aladdin”. Une déco collector, un bel hommage à M. Walt Disney entre autres.
Beaucoup de marchés de rue, où les marchandises sont posées à même le sol, sans vraiment d’autorisation.
Beaucoup d’ateliers de confection également, les machines à coudre installées sur le trottoir, et les tissus dans la boutique. J’essaie sans succès de me faire coudre des mitaines en tissu léopard pour protéger mes mains des coups de soleil… mais après plusieurs essais et heures de travail, le couturier déclare forfait : « problem madam ». C’est limite s’il n’avait pas oublié qu’une main compte 5 doigts. Mais bon c’est vrai qu’avec la chaleur qu’il règne ici, ça devait bien être la 1ere fois qu’on lui demandait des gants!
Notre dernière soirée à Dodoma est marquée par la rencontre d’Ismaël. Un Kenyan d’origine indienne qui vend des climatisations et qui vit aujourd’hui à Dodoma. Il nous dit fièrement que c’est lui qui a installé la clim chez le 1er ministre ! Celui-ci nous trouve dans un bar/restaurant un peu huppé du centre ville que nous squattons pour bénéficier du Wifi. Il commence par nous offrir 1, puis 2 bières, puis commande à manger pour nous à emporter et nous invite chez lui pour « boire une bonne bouteille de vin ». Il nous dit que ça lui fait du bien de parler avec des gens « éduqués »… Il est très directif, c’est difficile de lui dire non. Pendant que nous buvions nos bières, lui était au whisky (une bouteille entière commandée pour lui tout seul). Au début la conversation était intéressante, mais assez vite, emporté par l’alcool, il se répète, devient lourd. Il récite tous les présidents français de la 5eme république, et nous dit qu’il connaît mieux notre histoire que nous. C’est vrai qu’il est très cultivé… mais plus la bouteille de whisky descend (la 2eme) et plus le dialogue se transforme en monologue. Il avoue au passage qu’il a un problème avec l’alcool et les femmes. On goûte quand même aux plats commandés qui sentaient très bon, et quand Ismaël a commencé à sortir toutes ses bouteilles de parfum pour nous montrer qu’il mettait du CARTIER, on a décidé de s’éclipser. Un sacré personnage…
Nous devons maintenant prendre la direction de DAR ES SALAM, afin de nous occuper de nos visas pour le Mozambique. Comme nous avons le temps, nous ne prenons pas le chemin le plus direct et décidons de bifurquer un peu pour retourner dans une ambiance plus fraîche, plus montagnarde. IRINGA, on arrive!
Ismail, le Momo de la Tanzanie!
5 jours sans vous on s ennuie
Jolie tissus imprimé que tu avais choisi pour tes gants !
… un peu fauve,…
Tu aurais fait fureur dans ton “look” de cycliste….
Ton côté coquetterie ne te quitte pas…
A ce stade de votre périple, j’imagine la puissance de vos quadriceps …..! ! !
Haha j’adore le dessin de ta main pour faire le gant, effectivement il a pas du en avoir souvent des demandes comme ca 🙂