Notre passage frontalier nous a éloigné du lac VICTORIA, mais ce n’est que pour mieux revenir. Juchée à plus de 1 600 mètres d’altitude, nous redescendons de la frontière jusqu’à MUSOMA, ville moyenne qui tire son épingle de sa proximité avec le KENYA et de son air tranquille et touristique. Les blocs de granit lui donne un charme réel et le bord de lac a parfois des accents balnéaires. Nous en profitons pour voir un coucher de soleil sur la plage, avec jus de mangue et vent frais du lac. Un régal !
En TANZANIE, quand on suit les routes goudronnées (pacte passé avec Amandine depuis l’expérience du lac BOGORIA), il est difficile de se perdre car il y en a peu ! Mon GPS qui nous a servi au KENYA est de peu d’utilité ici.
Étonnamment pourtant, la fréquentation par des véhicules motorisées est faible. Nous apprécions ces longues distances parcourues sur une belle route, parmi les autres gens à pied ou à vélo. Ici, les enfants semblent moins assidus à l’école. Nous en voyons de nombreux travailler sur le bord à vendre des bricoles, garder les troupeaux. Heureusement, le nouveau président (octobre 2015) John Magufuli vient de rendre l’école jusqu’au CM2 gratuite… Cette mesure était attendue et est opérante depuis janvier. Pourvu que ça dure!
Pour le moment, seuls des gros bus (ceux qu’une cinquantaine de places, quasi inexistant au KENYA) et des gros 4×4 (la haute société ou les blancs allant vers ou rentrant d’un safari) nous ventilent à leur passage. La route est libre pour eux (aussi) et ils vont très très vite.
Donc moins de voitures, mais plus de gens sur le bord des routes, à pied, qui vont et viennent parfois chargés. Des femmes nous hèlent en rigolant pour monter sur nos vélos, afin de leur faire gagner quelques centaines de mètres. 4 sacoches pour eux, ce n’est pas grand chose. On peut mettre bien plus sur un vélo !
Le paysage s’étire considérablement. De très grande lignes droites, qui ne sont brisées que pas les « Kopjes », ces amas de granit qui forment des collines et que nous gravissons à grosses goûtes. J’imagine ce que serait de pédaler dans ces longues plaines américaines, que je ne connais qu’en photo, où les kilomètres se déroulent invariablement. Je confirme mes propos déjà tenus auprès de Heidi et Markus à KISUMU, s’il faut choisir à vélo, c’est bien dans la tête qu’il faut être le plus fort, pas dans les jambes.
Amandine est dans une forme tonitruante. Je prévois des étapes de 60 km et quelques. Quand nous y arrivons à même pas midi, elle me dit : « bon, moi je me sens bien, je te propose de faire l’étape de demain cet après midi ». Elle a changé de produit, ce n’est pas possible !!!
Nous passons sur la rivière MARA. Vous la connaissez tous, même si le nom peut vous être inconnu. C’est cette fameuse rivière que les gnous, dans leur migration annuelle, traversent deux fois (aller et retour). AU passage, ils payent inévitablement leur dû aux crocodiles (du nil) qui les attendent patiemment. Souvenez-vous, ces images du reportage documentaire sur la 5…
Nous mettons profit des moments de pédalage pour améliorer, enfin, commencer notre apprentissage du kiswahili. Comme nous l’a judicieusement dit un voisin de table d’un dîner à LAMADI, « je vous conseille de parler swahili ici ». Merci l’ami !
Nous faisons tous nos efforts pour nous intégrer. Cela en étonne plus d’un et quand nous prenons notre petit-déjeuner sur le bord de la route à BUNDA, sur un banc en bois sommaire d’un des stands éphémères (à 11heures, ils n’existent plus pour revenir le lendemain matin) comme le fait n’importe quel tanzanien, nous sommes pris en photos avec le portable de tanzaniens amusés. Aux prochains, je leur proposerai un selfie.
Nous continuons à faire de belles rencontres, comme CAROLINE, gérante d’un petit magasin (petit pour nous, mais l’égal de tous les magasins de TANZANIE) bien ordonné dans un conteneur, posé au milieu de LAMADI. Elle parle un bon anglais (ça aide!) et nous prend en affection, surtout Amandine. Elle vante ses qualités d’aventurière, veut vérifier qu’il n’y a pas de moteur dans nos bicyclettes et nous offre même quelques chewing-gum et protège slip. Quand je vous dit qu’elles se sont bien trouvées.
Ou alors à MWANZA où Amandine se fait recruter pour rapper de la noix de coco servant à parfumer le riz!
Enfin, au terme de cette fameuse étape de plus de 120 km, nous découvrons la perle MWANZA. Sur le papier, rien ne dit que cette ville sort de l’ordinaire. Ville de 400 000 habitants, 3ème de TANZANIE par sa taille, elle est au bord du lac VICTORIA d’accord mais a été le lieu du tournage du glaçant documentaire « Le cauchemar de Darwin ».
De l’intérieur, MWANZA, c’est des marchés de fruits et légumes colorés, une grosse industrie de poissons (vente, vidage, séchage), des boutiques de tissus de TANZANIE, du NIGERIA et d’ailleurs elles aussi très colorées. Ce sont d’innombrables collines où s’entremêlent blocs de granit et maisons. Imaginez une ville entière dans un environnement du ROC des LAUBIES, le lac de CHARPAL grand comme la mer en plus !
Nous visitons une superbe ancienne demeure allemande, aujourd’hui en ruine et squattée par des Masaï : matelas avec un simple carton, quelques affiches, un awalé où je propose une partie avec l’un d’entre eux : je ne comprends absolument pas les règles mais je comprends que je perds à la fin (moins doué que pour les dominos algériens, hein, Ev!).
Nous explorons jusqu’à JIWE KUU, rocher massif d’où la vue imprenable sur les rizières, le lac et la ville nous émerveille. Nous profitons également de la présence forte des Indiens pour varier notre menu quotidien. L’ugali viendrait presque à nous manquer ! Le temps passe comme la brise du lac à MWANZA, douce et tiède, le temps de notre pause hebdomadaire.
Nous prenons notre grand bol d’air avant d’attaquer la grande transversale MWANZA, DODOMA, DAR EL SALAM. Nous avons décidé de faire évoluer notre parcours pour finalement s’approcher de la côte dès la TANZANIE. Plusieurs raisons à ce choix :
- le pacte de non agression de la route goudronnée, qu’il serait déraisonnable de ne pas honorer (hum….) ;
- la saisons des pluie, qui doit normalement nous arroser entre Mars et Avril , devrait être moins tumultueuses sur la côte ;
- la recommandation de l’ambassade du Mozambique en France qui, après plusieurs infos contradictoires, nous conseille finalement de nous rendre à l’ambassade du Mozambique en Tanzanie avant la frontière (les Mozambicains sont apparemment l’un des pays africains qui disputent le concours du visa le plus em….quiquinant avec les Algériens) ;
- et l’appel de la mer, bien évidemment. Tout voyage ne devrait-il pas se terminer avec l’horizon de l’océan comme invitation à revenir ?
Tout cela est bien sûr mis à jour sur la carte du blog!
Sont chouettes vos articles, un vrai régal à lire, on se croirait avec vous 🙂
Bisous les loulous prenez soin de vous et profitez!!
Merci de nous faire voyager avec vous, et de nous donner de vos nouvelles toujours très appréciées…
On vous envoi de gros bisous et plein de courage.
je suis scotchée !! par les performances sportives de notre amandine nationale comme par la beauté des lieux !
bisous
oui comme c’est beau, j’adore ces paysages et ça m’amuse quand vous dites qu’ils s’étirent!!! Et c’est vrai qu’on se croirait un peu en LOZERE!
Super d’être au calme sur la route!
Et vous ne vous baignez pas? les crocos? je vois quand m^me que Jean finit par se rallier à l’attrait de la mer par rapport à celui de la montagne, hi hi!!
Bravo Amandine c’est toi la plus forte des filles Je vais t”‘appeler Fifi Brindacier.
alors la c’est chouette
belles photos d amandine!