Nous quittons temporairement les rives du lac VICTORIA et la charmante bourgade d’HOMA-BAY pour s’attaquer au col séparant les deux pays de culture swahili que sont le Kenya et la Tanzanie.
HOMA-BAY nous était sympathique, car après avoir déploré le manque de mise en valeur des bords de lac, nous nous sommes retrouvés au Tourist Hotel (pas si incongru me direz-vous). Très beau jardin, excellent jus de fruits frais et connexion internet performante (au regard du standard auquel nous sommes habitués depuis près d’un mois). Le sommet du bonheur pour cyclo-voyageur ! Nous nous voyons même offrir une rose pour la Saint-Valentin !
Après cette halte rafraîchissante, retour sur la dure condition du cycliste en montée…. La route s’élève peu à peu, la culture de riz est remplacée par celle de canne à Sucre. Nous croisons d’ailleurs une belle usine crachant une fumée noire de manière continue. «Une usine d’incinération ? « questionne Amandine. Ça aurait été trop beau de constater une filière de traitement de déchet.s Il s’agit d’une usine de Sony Sugar, groupe kenyan pour la transformation de canne en sucre (toujours roux, pas de sucre raffiné au Kenya).
Je discute avec le gérant indien d’un supermarché à RONGO où Amandine s’enquiert d’acheter beurre et pain de mie, notre base de pic nic. Il m’indique qu’après avoir fait des études de sport en Inde (spécialités : course à pied, cyclisme, criquet et volley-ball), il a voyagé en NOUVELLE-ZELANDE puis au KENYA. Il est nostalgique de l’île du bout du monde, me vante les mérites d’une économie bien équilibrée entre agriculture et industrie…. Bref, le KENYA n’est pour lui qu’un intermède, comme en témoigne son management des employés kenyans, sur un mode plutôt brutal !
Le paysage s’étire. Nous traversons des vallées qui doivent rappeler celles du Masaï Mara, la fameuse réserve animalière kenyanne dont nous avons fait le choix de boycotter en raison d’un prix déraisonnable, quelque soit la formule retenue (par agence, en indépendant, etc…). Elle n’est qu’à 50 km de nous.
Les montées/descentes incessantes cisaillent les jambes d’Amandine mais elle s’accroche mordicus.
Nous dormons une nuit dans la ville grouillante de MIGORI. Cosmopolite du fait de sa proximité avec la frontière, nous croisons asiatiques, européens, arabes et de nombreuses nationalités africaines. Les noms des nombreux hôtels et restaurants sont évocateurs : DUBAI, KILIMANDJARO, SERENGETI, CAP TOWN, ASTON VILLA. Le trafic dans la ville contraste avec celui des routes qui est très faible lorsque nous sommes en vélo. Moi qui pensait que l’axe serait un convoi ininterrompu de camions, il n’en est rien et la route est très agréable. Après coup, j’apprends que des ferrys de fret existent entre MWAMZA (TANZANIE) et KISUMU (KENYA), pour notre plus grand bonheur.
Nous sommes à la frontière mardi 16 février vers 10h45. Nous cherchons à changer nos shillings kenyans en shiling tanzaniens. L’euro vaut environ 113 shilling kenyan et 2100 shillings tanzaniens. Je vous laisse faire la conversion directe.
Nous interrogeons premièrement une (la seule!) banque côté kenyan. Le taux est un peu faiblard et décidons de voir ailleurs. Une offre plus intéressante nous est faite par des changeurs à la sauvette. Je décide de suivre les deux qui nous ont accostés dans un petit cabanon de 1m2, avec une table et deux chaises pour tout décor derrière la porte. Là, un troisième homme me demande ma requête et me propose le même taux que la banque !! Je conteste et revient au taux initial indiqué dans la rue. Les billets sont comptés trois fois : une fois par lui, une fois par moi, puis à nouveau par lui. Affaire conclue, je reviens dans la rue jusqu’à Amandine qui gardait les vélos et m’indique que les femmes d’à côté lui ont dit que j’allais me faire voler. Je la rassure et nous dirigeons vers l’autre enjeu qu’est le visa tanzanien.
Nous ne l’avons pas demandé avant, puisque nous séjour au KENYA nous l’empêchait (pour cause de durée de validité). Les choses vont assez vite même si peu d’indications nous guident. Les gens veillent sur nous et nous renseignent si nous prenons la mauvaise direction.
Allégés de 50 $US chacun, notre visa n’est finalement qu’une formalité. Nous repartons derrière la frontière en expliquant aux rabatteurs tanzaniens que nous n’avons plus aucune monnaie à changer…
Après une agréable et grande descente, nous arrivons vite à TARIME, où nous stoppons pour aujourd’hui. Première chambre d’hôtel tanzanienne, premières expériences :
- la bière est plus corsée, et c’est meilleur ;
- l’anglais est bien moins maîtrisé, il n’est pas langue officielle ! Et cela rend tout plus compliqué pour se faire comprendre ;
- pas de supermarché à première vue : tout doit être acheté au stand, informel ou pas, sans prix connus (du moins, pour un étranger…).
Seule ombre au tableau : quand je compte à nouveau les shillings tanzaniens dans la chambre d’hôtel, il en manque un tiers, soit environ 20 €. Les escrocs ! Par un tour de passe-passe, mon interlocuteur à réussi à retirer plusieurs billets de ceux que j’avais comptés. Mauvais réflexe que la pratique du change en Algérie (où mieux vaut aller dans la rue) et nouvelle règle de bonne conduite à retenir : mieux vaut se fier aux femmes !
Eh eh jean est sur la bonne voie………..
au sujet des femmes………
je rigole
quoique…………
ouf ouf je rattrape, j’ai 15 jours de retard…
bon j’ai pas très bien compris à quel taux tu as changé?
pourquoi la Tanzanie parait plus pauvre que le Kenya? seulement le tourisme ou les territoires sont vraiment différents?
plutôt bizarre de se faire voler des billets comme ça…
“Cabane à change Houdini”
Tout s’explique ^^