Nous avons découvert l’ouest kenyan, soit la région bordant le lac Victoria.
Tout d’abord, il faut se rendre compte de la taille de ce lac, et ses quelques 68 000 km2. En terme d’équivalence, c’est la nouvelle région Midi-Pyrénnée-Languedoc-Roussillon. Véritable château d’eau du Nil, ce lac est la frontière commune entre l’Ouganda, La Tanzanie et le Kenya. Ce dernier dispose de la plus petite façade sur ce lac, que nous avons longé depuis Kisumu jusqu’à Rusinga Island.
Nous avons traversé de beaux paysages de culture de thè, rencontré Violette qui nous a renseigné sur les conditions des ramasseurs de thé : payés 1 € les 10 kg de feuille ramassés, les ramasseurs les plus rapides sont capables de saisir jusqu’à 50 kg par jour. La moyenne est plutôt autour de 30 kg/j.
La cueillette se réalise sur les mêmes plans à une fréquence de deux semaines, pour laisser le temps aux plants de régénérer les poussent fraîches, les seules à être sélectionnées par les usines de séchages. A titre de comparaison, une année de scolarisation d’un enfant semble être aux alentour de 200 € l’année, soit plus de 3 mois de salaire moyen d’un ramasseur de thé.
Puis, les cultures de thé ont été remplacées par celles de riz au bord du lac. Là encore, une activité consommatrice de main d’œuvre dont une majorité de femmes.
Kisumu est la « capitale » Kenyane de la région. Une grande ville de plus de 300 000 habitants au bord du lac. De nombreux restaurants de poissons, une grosse activité économique bien maîtrisée par les indiens, et notre première expérience d’auberge de jeunesse peuplées d’internationaux. En effet, le tourisme au Kenya ne favorisent pas les baroudeurs (nous y reviendrons dessus dans un autre article). Nous y rencontrons Heidi et Markus, couple autrichien partis 3 ans autour du monde à vélo. Oui, vous avez bien lu : 3 ans ! Europe jusqu’en Turquie, Asie (de l’Iran à la Chine en passant par l’Ouzbékistan), Océanie (Nouvelle-Zélande et Australie). Ils traversent l’Afrique depuis septembre (Afrique du-Sud jusqu’à Ouganda, puis vol en avion pour visiter le Maroc). Ils projettent la fin de leur voyage en juillet. Infirmiers de métier, ils sont en cours d’écriture du guide parfait du voyageur à vélo autour du monde (matériels, précautions, bonnes pratiques, etc..). Pour suivre leurs aventures : cliquez ici (bon courage, c’est en autrichien!!).
Retour au lac Victoria. Nous l’avons longé sur de nombreux kilomètres, et projetons de le faire encore côté tanzanien. Nous y voyons quelques bateaux de pêcheurs, assez rudimentaires. Des hippos gagnant la terre ferme pour manger dans la pénombre du soir. Une multitude de villages, de maisons tantôt de terre tantôt de parpaing. Quasiment aucun ferry de transport public, notamment entre les pays. Bref, une mise en valeur encore à faire dans ce pays d’origine de Barack Obama (sa grand mère côté paternel vit encore ici, nous avons vu la piste qui conduit à son village, simplement appelée « Obama Road »). Pas de grosse industrie liée à la perche du Nil, ce fameux poisson vorace introduit pour lutter contre les insectes et qui a mis à mal l’écosystème du lac (peut-être est-ce côté ougandais?).
Mais le désenclavement de la région semble être une des politiques de l’état kenyan. Les partenariats avec les autres nations partageant la langue kiswahili se multiplient : Ouganda, Tanzanie et Kenya. Nous pouvons y ajouter le nouvel Etat du Soudan du Sud. Cet ensemble se retrouve sur le lac Victoria. Nous avons croisé un ingénieur d’EGIS, boîte française basée à Montpellier, disposant d’une antenne au Kenya, occupé à des études d’élargissement et de goudronnage de la route bordant le lac. Cette région a aussi été l’une des plus revendicatrice suite à l’élection controversée d’Uhuru Kenyatta en 2012, l’actuel président et fils du premier président du Kenya à l’indépendance gagnée sur la couronne britannique (1963). Les prochaines élections sont fixées à 2017, comme en France. Le climat électoral est donc électrique.
Nous prenons un jour de pause sur la retirée Mfangano Island, à quelques miles de la frontière tanzanienne. Baignade dans le lac, dégustation de poisson directement issu de la barque du pêcheur. Halte régénérative avant de lancer à l’assaut du col qui marque la frontière avec la Tanzanie à Sirari (1600 m d’altitude).
Mais qui avez vous rencontré d egis? Sans aucun doute un de mes anciens collègues. 🙂
Un manuel du parfait cyclo-voyageur, ça m’intéresse !
(C’est marrant, Guigui a le même t-shirt que Jean, mais en rouge ! Ah ! Icebreaker, quand tu nous tiens !)
Bonne route les amoureux ! On pense fort à vous !
Je n’avais jamais vu de plan de thé …
Oui, en Ouganda, c’est la période des élections alors atmosphère électrique….
Prenez la direction du sud
Géraldine,
je n’ai pas demandé son nom. C’était un beau Kenyan, la trentaine, portant un gilet jaune fluo avec marqué EGIS (je l’ai reconnu comme cela) et portant un chapeau panama.Est-ce que cela te suffit pour le reconnaître ?
Haha, non pas vraiment, Mais je suis ravie de voir que mes anciens collègues font partis de votre aventure. D’ailleurs vous m’avez tellement donné envie, que j’ai pris mes billets et pars voir Marie Gabrielle fin mars pour un retour sur mes premiers pas en terre africaine. 🙂
Trop belles les photos!
ha ha un jus d’avocat!