Lundi 21 mars, nous rentrons tout dégoulinant dans le bâtiment froid comme une pierre de l’ambassade du Mozambique. Il est 9h30, le début d’une longue journée.
La femme du guichet campe le rôle : peu d’écoute, elle se marmonne à elle-même, parfois un peu plus fort pour laisser le son percer la vitre épaisse découpée seulement pour les documents (en bas) et à hauteur d’homme par un petit cercle d’un diamètre qui permet juste de regarder avec les deux yeux.
Nos deux dossiers sont rangés dans l’ordre d’énonciation des pièces exigées sur le tableau d’information : passeport et copie, certificat de fièvre jaune, les photos d’identité, un état des comptes bancaires (demandé au préalable il y a deux semaines à nos banquiers), la copie du billet d’avion retour. Seule nous manque selon ce tableau la « lettre de demande de visa », à faire sur papier libre et indiquant les motifs, la durée et le parcours du voyage.
Le revue de la copie par la guichetière est sévère : l’état des comptes bancaires n’est pas satisfaisant, elle souhaite les relevés sur les 6 derniers mois. Nous voilà partis pour un premier aller-retour : ces copies nous coûteront l’équivalent de deux nuits d’hôtel en campagne tanzanienne.
La guichetière semble satisfaite du résultat : nos 50 photocopies font en effet sérieux et disciplinés. Après avoir mélangé trois fois les pièces des dossiers, m’avoir confondu avec un pakistanais lui-aussi demandeur, nous voilà repartis pour un second aller-retour avec le numéro de compte de l’ambassade, afin de faire le virement pour le visa directement depuis la banque.
Nous choisissons forcément la mauvaise queue là-bas, mais finalisons le dépôt de 60 USD chacun. Nous revenons avec les reçus à cette même guichetière, qui, après une journée, ne nous fait toujours aucun signe de sympathie.
Enfin, sur les coups de 15h30, elle s’aperçoit que notre compte à rebours des 5 jours pour obtenir les visas, soit le vendredi, est impossible : ce jour est férié (Pâques). Le lundi, fermé également. Elle sort alors de son rôle et nous sert le grand jeu par un abandon de la lecture purement administrative pour nous indiquer de venir chercher nos visas non pas mardi en huit, mais ce même jeudi. C’est parfait, nous sortons heureux ! Il est 16h00. Nous récupèrerons les visas comme convenu jeudi 24 mars à 14h00.
Mais DAR-ES-SALAAM ne se résume pas à deux passe-droits administratifs. Il y a la ville et ses entrailles. Plus de 4 millions d’habitants, c’est une démesure que nous n’arriverons pas à appréhender en quelques jours de visite.
Suivez-nous sur un chemin qui part de la baie en angle droit, vers l’intérieur. D’abord, il y a le centre ville, partagé entre un front de mer qui mélange des buildings (entreprises, hôtels) et des vestiges de l’époque coloniale allemande puis anglaise. Dans un tissu urbain dense et progressif, les immeubles se réduisent à 4 étages ou moins : le rez-de-chaussé est occupé par les commerces, les suivants sont à usage d’habitation. Beaucoup d’hôtels également. Les indiens mènent la danse : ils sont propriétaires des fonds de commerce, tantôt vendent eux-même, tantôt ont recruté des tanzaniens pour le faire à leur place. C’est un centre ville qui vit le jour mais également la nuit.
Tout cela est bordé par un premier périphérique (enfin, on reste en Afrique : c’est un périphérique que l’on traverse aisément à pied de toute manière). Les quartiers suivants, comme KIRIAKOO, nous permettent de retrouver l’essence de la Tanzanie, ses odeurs de fruits de la passion, de transpiration, d’ordures et de poulets grillés. Des marchés où l’on trouve de tout, organisés par zone (souvent par rue) : les ustensiles de cuisines, les vêtements, les poissons…
Enfin, le troisième cercle que nous visitons est celui de « mzungu peninsula », celui des ambassades et des riches expatriés. Nous sommes surpris de constater néanmoins que des « poches » d’habitat traditionnel (baraque en briques nues surmontées de taule, avec chemin de terre devant) subsistent dans cet îlot de verdure.
Nos pas nous ont menés à l’Alliance française (établissement dont l’ambition est de faire rayonner la culture française à l’étranger), pour un événement dans le cadre de la semaine de la francophonie. La Suisse est à l’honneur, Madame l’Ambassadeur fait la promotion sans détour de la confédération autour du fromage et du chocolat, qu’elle nous promet au buffet ! Nous échangeons tour à tour avec avec le Directeur de l’Alliance, dynamique et accessible et des étudiantes tanzaniennes venues avec leur classe de journalisme. Ils nous souhaitent tous le meilleur pour la suite. Un très bon moment.
Nous découvrons le musée national, entre trois contreplaqués en attente d’être posés et quatre salles d’exposition « en manutention ». Le maigre reste consiste en une histoire du pays suivant un fil non chronologique et non thématique (le fil est en réalité dur à suivre) et une superbe et émouvante exposition sur le sort des albinos en TANZANIE. Rejetés par beaucoup, ils sont même menacés dans leur intégrité par la croyance rependue que posséder une partie du corps d’un albinos est gage de fortune future (un bras par exemple). Des centres de protection sont établis pour leur éviter un sort tragique, mais leur intégration dans la société n’est pas résolue pour autant.
Enfin, un jardin botanique réduit à sa portion congrue et sans l’ombre d’un panneau explicatif, des hôtels de luxe à visiter le temps d’une pause à l’ombre avec un jus de fruit ou un bar au coucher du soleil…
Bref, le temps passa vite à DAR-ES-SALAAM, Amandine a rechargé les batteries à plein. Mais avant de reprendre la route plein sud, nous en sommes si près qu’il serait dommage de passer à côté. Nous prenons le bateau pour ZANZIBAR vendredi 25 mars. Clin d’oeil à Marie-Gabrielle rencontrée à Nairobi : elle avait raison, nos coups de pédale nous ont conduit sur cette île qui semble émerveiller toute personne y posant les pieds.
bon j’y vais à la nage
je vous attend à zanzibar
ps :pas mal le french touch!
Wolf, lui, a bien aimé la profusion de soutien gorges dans l’échoppe du coin…;-)
Allez la!! Le visa Moz dans la poche, parabens! Et les tanstornos administrativos ça fait partie du plaisir!
moi aussi je veux venir à ZZB!
attention vous allez provoquer une arrivée massive de migrants européens y compris des arriéres grands mémés!!!!
coucou Marcelle, j ‘adore vos commentaires! biz
Bonjour à tous les deux. Vous avez déjà fait pas mal de chemin depuis votre passage lors de cette soirée suisse.
Merci pour votre passage à l’Alliance Française. Ce fut un plaisir de vous accueillir et de partager quelques mots. Bon vent et bonne route.
Repassez quand vous voulez !