« Quand deux chemins s’offrent à toi, prends toujours celui qui monte ».
Fidèle à cet adage lozérien, nous choisissons de modifier à nouveau notre itinéraire et de faire un détour (300 km) avant de rejoindre DAR ES SALAAM.
Comprenez, avec la vitesse de croisière étonnante (voire suspecte) d’Amandine, nous pouvons nous offrir quelques kilomètres supplémentaires sans risquer d’être « en retard ».
« Etre en retard ». Nous n’avons en réalité qu’un billet d’avion retour, à une date encore éloignée. Que veut donc dire « en retard ». Et pourtant, nos esprits bien formatés sont toujours chagrinés quand nous n’atteignons pas la ville V le jour J prévu. Ce calendrier auto-imposé nous rassure, nous structure. Il nous faudrait plus de temps pour se défaire de ces considérations de « chef de projet » !
Ces kilomètres supplémentaires sont aussi une occasion de prendre un peu de hauteur ! Nous souffrons de la chaleur dès que nous descendons en dessous de la barre des 1000 mètres d’altitude. DODOMA est à environ 1 100 m. Nous lorgnons donc sur IRINGA et ses 1 600 mètres, de l’air frais le soir, un vent presque piquant le matin. Bref, le bonheur ! Seulement, entre les deux, une descente « aux enfers » situés à 700 mètres seulement, au barrage de MTERA.
La route est toute neuve, nous croisons même les baraquements logeant les chinois ayant construits la route. Il en reste quelques un, pour les opérations de maintenance, dans de belles maisons bien à l’écart des sauvages tanzaniens.
Nous quittons DODOMA par le sud, croisons quelques indices de l’activité viticole de la région. Des pieds de vignes à l’ombre de manguiers ! Superbe.
Surprise, nous effrayons de nombreuses cigognes avec nos vélos. Elles s’envolent par groupe de quelques individues dans les forêts clairsemées de baobab. Là encore, superbe !
Nous réussissons à conduire entre les goûtes, qui se manifestent en fin de journée, comme annonciatrices de la saison des pluies qui débute en TANZANIE. Elle doit nous accompagner jusqu’à mi-avril.
Mais les journées où la pluie ne tombe pas, et que nous sommes dans la plaine, la chaleur nous assaille et l’après-midi est infernale.
J’en perds ma lucidité et, dans une descente insignifiante, ai le doigté de casser non pas une mais deux accroches de sacoches (toujours celles de devant!). Cela fait 4 depuis le début…ça commence à faire beaucoup.
Nous adoptons un rangement que nous espérons provisoire avec la suppression pour Amandine de ses sacoches avant (elles ne les casse pas elle, pourtant!), et leur portage sur la galerie arrière de chacun de nos vélos.
Heureusement, nous grimpons vite de l’autre côté, sur le bord du rift oriental que nous avons commencé au KENYA. La température descend, je reprends mes esprits et me jure d’être plus méfiant dans toutes les prochaines descentes.
Les odeurs d’eucalyptus nous enivrent à notre arrivée à IRINGA. Les fleurs sont de sorties, sur un ciel tantôt bleu mais tournant vite au sombre voire au noir dans l’après midi. Le temps est frais. Encore moins de circulation : une route toute neuve pour si peu d’utilisation, ça pose des questions ! C’est un délice que de pédaler ici.
Ici en lozere le temps a du mal à se réchauffer. …..
je me mettrai bien sûr une sacoche de la galèrie arrière!
Quel vert sur les photos ! Magnifiques.
Courage pour la chaleur…
Et si tu dis le mot “arbre” à un africain, il pense à quoi ?