Du 26 au 29 avril
Nous voilà repartis de PEMBA par le chemin déjà emprunté à l’aller sur 80 km. Pour nous, une journée complète de vélo. Nous croisons des visages connus à SURJATE, le village où nous avions dormis avant de se diriger vers PEMBA.
Passer une deuxième fois, c’est s’offrir une capacité à sélectionner les détails de la route: telle maison, tel village, telle famille. Mieux, emprunter la route en sens inverse et de nouveaux traits se dessinent. Amandine aperçoit ainsi une ombre lui évoquant son Pic Saint Lou natal.
D’autres sucs viennent casser la régularité de la savane mozambicaine, afin de donner un peu de rondeur à ces étendues immenses.
Des rondeurs, nous en avons quand nous croisons cette femme à la poigne solide. Elle vient de faire cracher son venin (le dernier) à un visiteur indésiré dans la cahute. Jugez la bête, avec ses 2 mètres au moins !!
Nous changeons de Province quand nous traversons le fleuve LURIO, tout près de NAMAPA, en fin d’après midi, après une étape très longue… Les « frontières » naturelles, rien de tel à vélo pour éprouver très physiquement que nous laissons derrière nous des kilomètres d’efforts, de sueurs et de découvertes. Ces moments sont toujours l’occasion de se questionner sur le nombre d’hiers vécus et le nombre de demains à engager. Gare à celui qui tente de faire la balance ! Pour nous, fini CABO DELGADO, nous entrons dans la province de NAMPULA, la dernière de notre voyage. Nous prenons un malin plaisir à fêter ça en divagant sur le pont… Nous ne sommes plus guère pressés.
Le MOZAMBIQUE nous apparaît finalement parfois mieux organisé collectivement que la TANZANIE ou le KENYA. Des services publics que nous n’avons pas vu auparavant sont assurés ici. L’éclairage public. Et de fiers abris bus de béton s’élèvent de part et d’autre de la route, avec arrêt de bus marqués. Nous en restons bouche bée !
Mais l’organisation reste africaine et nous ne comprenons pas tout. Dès notre arrivée à PEMBA, ayant constaté la pauvreté de l’offre WI-Fi des hôtels et restaurants dans le pays, nous avons achetés deux cartes sim (une pour chaque téléphone) et crédit téléphonique mozambicain pour pouvoir communiquer plus facilement (sur place et par internet jusqu’en France, afin que Mothmoth ne s’inquiète plus trop!). Las, après des procédures interminables d’enregistrement chez l’opérateur Vodacom, nous recevons un SMS cruel quand nous sommes sur la route au milieu de la brousse :”votre enregistrement n’a pas fonctionné. Veuillez vous rendre dans une boutique Vodacom sous peine de désactivation de votre carte”. Et la prochaine boutique est… à NAMPULA, soit après la fin du voyage en vélo!! Nous reprenons espoir quand, à NAMIALO, un vendeur “indépendant” Vodacom se présente sur notre route. Ni une, ni deux, nous l’accaparons: “Oui, ça ne marche pas, c’est quoi le problème, on a passé déjà deux heures à s’enregistrer….”. Le vendeur nous indique que le seul moyen de récupérer nos services est de lui acheter une nouvelle carte sim, sur laquelle nous transfèrerons notre crédit. Mouais… on est pas convaincu mais on a pas d’autre solution à proposer. Va pour la nouvelle carte sim.
Bien sûr, tout ceci se passe dans la rue et, en dehors du vendeur et de nous deux, 20 autres personnes participent à la discussion, chacun tentant de rester le plus possible à l’ombre du petit parasol car le soleil est brûlant!
Nouvelle carte sim ok. Enregistrement ok. Aïe, notre vendeur ne sait plus comment transférer le crédit entre carte sim. Vient à la rescousse un vendeur du second opérateur du pays, Movitel!!! Et c’est lui qui indique à notre vendeur le pourquoi du comment : “mais non, tu ne peux transférer le crédit que par tranche de 20 méticais, donc 162 méticais ça ne marche pas. Attend laisse-moi faire!”. Et voilà monsieur Movitel qui nous dépatouille de notre problème intra-Vodacom. Et c’est encore monsieur Movitel qui confirme que notre seconde carte sim a elle bien été enregistrée et que ce que nous avions cru être une désactivation sauvage n’était en fait qu’un épuisement de crédit téléphonique…
Puis, vient le moment de passer à la caisse. La nouvelle carte sim coute 7 fois le prix de la première (mais reste toutefois à un prix relatif de 0,4 €). Et monsieur Movitel veut un soda pour ses services! Je fulmine des considérations de relation clientèle à notre vendeur, comme quoi une faute de Vodacom qui nous a pénalisé et que nous avons rattrapé par nous même ne devrait pas nous coûter un métical! Que c’est même Vodacom qui nous doit de l’argent. Que lui n’a pas de chance aujourd’hui mais qu’il doit être solidaire et porter la responsabilité de son entreprise.
Bref, le ton monte, ça amuse la galerie, le groupe de commentateurs de densifie, chacun y allant de son avis. Nous finissons quand même par la jouer fair-play en payant la carte sim. Mais je pense que la réputation des Français est faite à NAMIALO. Par chance pour vous, éventuels voyageurs au Mozambique, il n’y a aucune raison de s’y arrêter…
Enfin, pour revenir à des considérations plus poétiques et vagabondes, après 250 km plein sud, nous approchons le 15° parallèle, latitude la plus australe de notre voyage. Après avoir franchit l’équateur, nous avons donc parcouru un tiers de la distance en degrés entre la France (45° parallèle environ) et la ligne de partage des hémisphères.
A ce moment, cap à l’est pour Ilha do Mozambique. La mer nous appelle à elle avec de beaux marais salant dans le soleil brillant. Des femmes portant un lourd fardeau se dépêchent de fendre les eaux pour rejoindre le village.
Le vent nous remplit les poumons, pour mieux humer encore l’air vivifiant de ces dernières pédalages.
Profitez bien de ces derniers moments … mais faites attention aux serpents !
je sais pas pour vous mais pour nous cette fin de périple annoncée nous attriste!
top les photos!
A quand le prochain voyage ? C’est trop sympa de vous suivre et on apprend plus de choses que sur la chaîne Voyage … A bientôt par chez nous … Mais quelle expérience de vie !!!!
J’adore la photo du 06 mai au 15° parallèle !
Tous ces enfants pieds nus aux sourires éclatants en fond de tableau, font de toi :
la Reine de ces lieux
Excellent moment saisi par notre photographe !
Coucou Amandine!! Je te retrouve dans une aventure humaine et sportive extraordinaire, bravo ma petite Amandine. Tu n’as pas changé, tu as gardé ton joli visage et tu es devenue une très belle femme, Que de souvenirs me reviennent, je pense souvent à toi et à tes soeurs: j’ai gardé de toi le souvenir d’une petite fille jolie comme un coeur, très réservée mais tellement intelligente et volontaire, tu le prouves encore aujourd’hui dans cette belle aventure partagée avec ton copain. Bravo à tous les deux et bon vent pour la suite de votre vie!!!
Je te fais un énorme bisou, partage le avec ton compagnon.
Ta maîtresse de CP